Le Dépositaire Central/Banque de Règlement (DC/BR) a officiellement lancé, le vendredi 11 juillet 2025, à l’Hôtel Sofitel Ivoire Abidjan, une plateforme digitale de souscription aux Appels Publics à l’Épargne dénommée DIGIAPE.
Selon le Ministre de la Transition numérique, Ibrahim Khalil Konaté, qui présidait la cérémonie, cette solution numérique vise à faire du marché financier de l’UEMOA un hub régional moderne, conforme aux standards internationaux. L’événement a réuni plusieurs acteurs majeurs du secteur financier, dont la Banque Africaine de Développement (BAD), principal bailleur du projet, avec un financement de 250 millions FCFA via le Capital Market Development Trust Fund (CMDTF).
Développée dans le cadre du Plan stratégique 2021 -2025, cette innovation intervient dans un contexte de faible pénétration du marché financier. Celui-ci ne recense actuellement que 300 000 comptes-titres pour une population de 145 millions d’habitants, soit un taux d’accès de 0,2%. Digiape se veut un outil de rupture. Selon Birame Ndiouf, Directeur Général du DC/BR, grâce à DIGIAPE, les investisseurs peuvent désormais souscrire à des titres en ligne, depuis leur mobile ou leur ordinateur, via mobile money, cartes bancaires ou comptes titres. À la clé : un traitement instantané des souscriptions et l’allocation des titres dès la clôture de l’émission.
DIGIAPE repose sur trois piliers technologiques qui changent la donne : 1. Automatisation des souscriptions : Les SGI peuvent désormais gérer les souscriptions en temps réel, sans bulletin papier ni traitement manuel. 2. Paiement électronique intégré : Une ouverture vers les zones rurales, les non-bancarisés et la diaspora, grâce aux solutions mobiles et bancaires. 3. Gestion optimisée des émissions : Suivi transparent, attribution en temps réel, et registre numérique pour les émetteurs.
Cette transformation vise d’abord à réduire les délais de règlement-livraison, qui passent de J+3 à l’instantané, tout en élargissant l’accès aux jeunes, aux femmes et aux diasporas. Une avancée saluée par Ahmed Rachad Outtara, représentant de la BAD, qui y voit « un jalon fort de la modernisation des marchés africains ».