La transformation des économies africaines vient de faire l’objet d’une nouvelle publication par la Banque mondiale. Commentant ledit ouvrage, Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, a invité les Etats africaines à donner le dos au système classique de commercialisation des matières premières qui se fait en vrac.
Intitulée en anglais Africa in the New Trade Environment : Market Access in Troubled Times et consacrée au « nouvel environnement commercial de l’Afrique en cette période perturbée», cette nouvelle publication de la Banque mondiale encourage les Etats et gouvernements à une participation accrue et diversifiée au commerce mondial.
Pour l’institution, les pays africains doivent développer et diversifier leur participation au commerce international et aux chaînes de valeur mondiales pour réduire la pauvreté à grande échelle et transformer les économies du continent.
Elle souligne en outre que ‘‘l’Afrique ne doit pas se cantonner dans le commerce des matières premières, mais doit véritablement inscrire sa production et ses échanges dans l’économie mondiale pour tirer parti d’une demande et d’une innovation illimitée d’un bout à l’autre de la chaîne d’approvisionnement’’. À cet effet, des efforts intensifs et exhaustifs devront être déployés pour faciliter l’accès du continent aux marchés d’exportation et diversifier ses débouchés en termes de destinations et de produits, tout en renforçant le commerce régional.
«L’économie mondiale est une source de croissance que les économies africaines ne peuvent pas se permettre de négliger. Même si les exportations africaines de biens et services ont enregistré une croissance particulièrement rapide au cours des dix dernières années, leur volume reste faible et représente à peine 3 % du commerce mondial. S’ils veulent jouer un rôle actif dans le commerce international du XXIe siècle, les décideurs doivent désormais sortir des approches classiques et des marchés traditionnels», déclare Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
La publication souligne l’utilité des préférences commerciales unilatérales pour transformer l’économie par le biais des exportations, tout en appelant à une réévaluation des échanges avec les partenaires traditionnels (…).
«La transformation économique du continent passera nécessairement par une intensification de l’intégration régionale, condition d’une montée en puissance des capacités d’approvisionnement et d’un renforcement des chaînes de valeur régionales. La création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) recèle un fort potentiel pour doper le commerce intra-africain, renforcer les complémentarités de la production et des exportations, créer des emplois et réduire les effets de la volatilité des prix des produits de base sur les pays participants », indique Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Est et australe.
« Les pays africains doivent entreprendre d’ambitieuses réformes structurelles intérieures pour accroître les capacités d’approvisionnement de la région. Il faudra pour cela améliorer la connectivité numérique et physique, assurer une gestion macroéconomique intelligente passant par des taux de change stables et compétitifs et un faible taux d’inflation, et renforcer l’efficacité des institutions réglementaires et juridiques», observe Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.
Source : Banque mondiale