Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Céline Allard a tenu des réunions virtuelles du 15 septembre au 4 octobre 2020 pour mener les 7e et 8e revues combinées du programme économique et financier des autorités soutenu par le FMI au travers d’accords conclus au titre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC) et du Mécanisme Élargi de Crédit (MEDC).
À l’issue de ces discussions, Mme Allard a rendu publique la déclaration suivante :
« Les autorités et l’équipe du FMI sont parvenues à un accord au niveau des services sur les septième et huitième revues combinées du programme appuyé par les accords FEC et MEDC, sous réserve de l’approbation de la Direction du FMI et du Conseil d’Administration. L’examen par le Conseil d’Administration pourrait intervenir en début décembre 2020. La septième revue du programme, initialement prévue pour mars 2020, a été retardée en raison de la pandémie de la Covid-19 et des discussions qui ont conduit à une aide d’urgence au titre de la Facilité de Crédit Rapide (FCR) et de l’Instrument de Financement Rapide (IFR) en avril 2020.
« La pandémie COVID-19 présente un défi sans précédent. Les autorités ont réagi rapidement en prenant des mesures de confinement et en fermant les frontières internationales. En outre, les autorités ont mis en œuvre une réponse exhaustive centrée sur un plan de riposte sanitaire et un plan de soutien économique, social et humanitaire visant à contenir la propagation de la pandémie et à aider les ménages et les entreprises les plus affectés. La communauté internationale a apporté son soutien financier à la mise en œuvre de ces plans. Les autorités ont soigneusement établi les mécanismes et les critères de qualification de ce soutien, ce qui signifie qu’il a été décaissé relativement lentement jusqu’à présent. Tout en saluant la mise en place prudente et transparente de l’assistance, l’équipe du FMI a encouragé les autorités à accélérer le décaissement de ces ressources vu que ces mécanismes sont à ce jour, pleinement opérationnels.
« L’impact socio-économique de la pandémie a été important avec plusieurs secteurs économiques affectés négativement. Pourtant, grâce à l’action rapide et à la suppression ultérieure des mesures barrières, ainsi qu’à des fondamentaux de départ solides et à l’économie relativement diversifiée de la Côte d’Ivoire, la croissance a été plus résiliente qu’ailleurs et devrait atteindre 1,8% cette année. La détérioration du déficit budgétaire en 2020 était appropriée pour relever les défis importants posés par la crise de la COVID-19, et dans cet esprit, l’adoption rapide de la loi de finances révisée pour 2020 sera essentielle pour encadrer cette réponse.
« La performance du programme a été satisfaisante jusqu’à la fin de 2019, mais plusieurs objectifs du programme n’ont pas été atteints à fin juin 2020, dont deux critères de performance sur cinq, à savoir le plancher du solde budgétaire global et le plafond de la valeur actuelle nette de la nouvelle dette extérieure contractée par l’administration centrale, du fait des modifications effectuées dans l’exécution budgétaire pour faire face à la crise de la Covid-19.
« Les autorités et les services du FMI sont convenus de l’importance d’équilibrer soigneusement la nécessité de soutenir la reprise l’année prochaine tout en rétablissant la trajectoire budgétaire vers le déficit budgétaire régional.
À cet effet, ils se sont mis d’accord sur une trajectoire d’assainissement budgétaire progressif vers le critère de convergence de 3% du PIB d’ici 2023.
«Les autorités et les services du FMI ont convenu de la nécessité de stimuler la mobilisation des recettes intérieures pour soutenir la reprise économique et de continuer à financer l’ambitieuse stratégie de développement économique des autorités, notamment leur prochain Plan National de Développement (2021-2025) de manière durable tout en préservant la soutenabilité de la dette. Les efforts de politique fiscale des autorités contenus dans le projet de budget 2021 sont les bienvenus.
« Les services du FMI ont souligné l’importance de suivre attentivement les pressions financières exercées sur les entreprises publiques par la crise et qui pourraient menacer les progrès réalisés par le passé par les autorités en matière de rétablissement de leur santé financière. Les services du FMI ont noté que jusqu’à présent, le secteur financier avait apparemment relativement bien résisté à la crise et que des progrès avaient été accomplis dans le renforcement de certaines banques publiques, bien que des efforts supplémentaires soient encore nécessaires.
Source : FMI