La Banque africaine de développement coordonne la mise en œuvre d’une stratégie de développement intégré pour les pays lusophones d’Afrique afin d’y favoriser la croissance.
En prévision du déploiement de cette initiative, la Banque et le gouvernement du Portugal ont signé un accord visant à assurer une formation linguistique aux membres du personnel de la Banque africaine de développement qui souhaitent apprendre le portugais et à fournir des services professionnels de traduction de conférence.
L’accord de coopération d’apprentissage linguistique, signé par l’Institut pour la coopération et la langue portugaise (Camões – Instituto da Cooperação e da Língua, I.P.) et la Banque africaine de développement en son siège à Abidjan, pose également des conditions à la traduction et la diffusion des documents standards relatifs aux acquisitions et à la gestion financière des projets en portugais.
« Les pays lusophones ne forment pas un bloc monolithique. Il s’agit ici d’une perspective culturelle, linguistique, politique et économique. Je pense que le rôle du Portugal sera déterminant et qu’il facilitera une meilleure intégration », a déclaré le président de la Banque, M. Akinwumi Adesina, à la délégation portugaise, conduite par Teresa Ribeiro, la Secrétaire d’État aux Affaires étrangères et à la Coopération du Portugal, lors de sa visite.
« En tant qu’institution bancaire, nous nous y sommes engagés. Nous sommes également ravis de l’accord de formation au portugais que nous avons signé », a ajouté M. Akinwumi Adesina.
Mme Teresa Ribeiro a félicité le président Adesina pour sa vision et salué le soutien de la Banque aux pays lusophones. Elle a accueilli favorablement la possibilité d’un pacte qui puisse répondre aux difficultés auxquelles les pays lusophones sont confrontés.
« Ce que nous souhaitons réaliser avec la Banque africaine de développement, c’est un programme ambitieux pour prendre en compte d’importants enjeux. Ces pays ont besoin de ce pacte pour attirer les investisseurs », a-t-elle estimé.
De par son rôle de catalyseur, la Banque compte sur les liens historiques, culturels et linguistiques qui unissent les pays lusophones d’Afrique avec le Portugal et le Brésil pour favoriser la création de relations économiques et de nouvelles opportunités commerciales puis stimuler la croissance du secteur privé. La Banque a également lancé, avec le gouvernement du Portugal, un Pacte pour le développement de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) afin de saisir les opportunités de croissance, de libérer le potentiel des ressources naturelles inexploitées et de créer une capacité locale de conception et de gestion des projets. Le pacte doit être signé à l’occasion des Assemblées annuelles de la Banque, qui se tiendront du 21 au 25 mai 2018 à Busan en Corée. Le président Adesina a évoqué le projet d’introduction d’instruments visant à éliminer les risques afin d’attirer les investisseurs privés dans les pays africains de langue portugaise. Il a également remercié le gouvernement portugais de son soutien et du versement de ses cotisations au Fonds africain de développement, le guichet concessionnel de la Banque.
Le président de la Banque africaine de développement a en outre souligné les fortes potentialités du secteur privé dans l’amélioration de la croissance et décrit le Africa investisment forum comme une stratégie efficace de la Banque pour obtenir des capitaux, des fonds de pension mondiaux et des fonds d’immobilisation. La Banque prévoit de tenir une session extraordinaire pour les investisseurs lusophones lors de ce Africa investisment forum, qui doit avoir lieu du 7 au 9 novembre 2018 à Johannesburg, en Afrique du Sud. M. Adesina a réitéré l’importance que revêt le Fonds de coopération technique portugais destiné à être utilisé par la Banque et que le Portugal a mis en place à cet effet. Le Fonds, a-t-il dit, a joué un rôle déterminant en permettant à la Banque d’apporter un appui technique aux pays lusophones du continent.
(Source : Bad)