Réunis en sa session du 20 juin 2024, tenue au 7eme étage de l’immeuble Sogefiha, à Abidjan-Plateau, le Comité de veille sur les activités d’agrobusiness et assimilés a pris de nouvelles mesures face à ce phénomène dit d’agrobusiness, à la peau dure, et qui a pris de l’ampleur ces derniers temps dans le secteur des transports VTC. Lesquelles mesures ont été rendues publiques au cours d’un point-presse animé par le président du Comité, par ailleurs Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique, M. AHOUSSI Arthur. Elles portent notamment sur l’audit de l’ensemble des sociétés de transport auditionnées et surtout la mise sous surveillance rapprochée des sociétés KDS Holding et SAUTOC qui, note-ton, ont collecté à elles seules 19 980 824 550 FCFA, soit 87,95% des capitaux investis par les populations dans ce secteur. Ces deux sociétés n’ont remboursé que 6 023 305 120 FCFA, soit 30,14% des fonds qu’elles ont collectés.
Pourquoi la mise sous surveillance de KDS Holding et SAUTOC
Le président du Comité de veille, M. AHOUSSI Arthur s’est voulu clair. Soulignant que la surveillance rapprochée des sociétés KDS Holding et SAUTOC n’est pas, ici, synonyme de saisie ou de gel de leurs comptes ni même de leur gestion par l’État afin d’éviter que les responsables de ces structures utilisent cette décision pour arrêter les remboursements. En effet, il va s’agir concrètement pour le Comité de veille dont la mission principale est de protéger l’épargne des populations, de contrôler de façon régulière et inopinée les opérations financières effectuées par ces structures auprès du système bancaire et autres établissements financiers. La mise sous surveillance lui permettra aussi de vérifier dans les structures concernées, l’effectivité des remboursements promis aux souscripteurs. Le Comité de veille, dit entendre ainsi conduire toutes les sociétés épinglées au strict respect de leurs engagements contractuels envers leurs souscripteurs, quant au remboursement intégral des ressources collectées auprès de ceux-ci et le paiement des retours sur investissement (rsi) qui leur ont été promis. Le taux global de remboursement se situerait à 27,62%, un niveau de remboursement qui, souligne le président du Comité de veille, demeure très faible au regard des engagements pris par les responsables des sociétés eux-mêmes.
Des sociétés introuvables
Il ressort des investigations menées par le Comité de veille, suites aux plaintes des souscripteurs que les dirigeants de certaines sociétés, sont, à ce jour, introuvables. Il s’agit de NKL COMPANY, ARA TRANSPORT et TRANSTELECOM. Contrairement à ces operateurs véreux, quelques uns, à l’exemple de la société TASMIN ont été encouragés par le Comité de veille dans leurs efforts de remboursement. S’adressant aussi aux populations elles-mêmes, le président du Comité de veille les a invitées à observer les règles minimales de vigilance ou à appeler le numéro vert 8000 10 10, afin d’avoir toutes les informations nécessaires avant toute décision d’investir dans ces activités de placements financiers, pour éviter de se faire gruger.
Créé par arrêté n°035/MEF/du 27 janvier 2017, le Comité de veille comprend le Trésor Public qui en assure la présidence, le Ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, le Ministère de la Justice et des Droits de l’homme, , la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF), la Direction de la Police Économique et Financière (DPEF), le Centre National de Recherche Agronomique, l’Office pour la Commercialisation des Produits Vivriers (OCPV), l’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers (APBEF-CI), l’Autorité des Marchés Financiers de l’Union Monétaire Ouest Africaine (AMF-UMOA), la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).