Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) conduite par Mme Céline Allard a visité Ouagadougou, Abidjan, Dakar et Cotonou dans le courant janvier 2019 pour des discussions avec les institutions de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) sur les politiques communes de ses pays membres. A la fin de la mission, Mme Allard s’est dit satisfaite des avancées enregistrées au cours des sept dernières années.
« La croissance économique régionale a dépassé 6% en 2018 pour la septième année consécutive, malgré une détérioration des termes de l’échange et la persistance de défis sécuritaires dans certains pays-membres. L’inflation est restée faible, compte tenu de l’ancrage du franc CFA à l’Euro mais aussi d’une offre suffisante de produits vivriers et de la faible répercussion moyenne de la hausse des cours mondiaux du pétrole sur les prix intérieurs de produits pétroliers.
Les efforts de consolidation budgétaire auraient permis au déficit budgétaire consolidé de passer de 4,3% du PIB en 2017 à 3,9% du PIB en 2018. Les termes de l’échange défavorables ont contribué à une hausse du déficit du compte courant extérieur. La dette publique et le service de la dette se sont accrus, reflétant les niveaux encore élevés des déficits budgétaires et d’autres opérations des Trésors nationaux.
La couverture des réserves de change d’importations est passée de 3,9 à fin 2017 à 4,3 à fin 2018, une augmentation facilitée par les émissions d’Euro-obligations par la Côte d’Ivoire et le Sénégal, qui ont également contribué à atténuer les tensions sur la liquidité bancaire.
Dans un contexte d’importantes réformes du cadre prudentiel et réglementaire, le secteur bancaire a continué d’enregistrer de bons résultats, malgré la persistance de zones de vulnérabilité», indique le communiqué final qui a sanctionné cette mission.
La mission a noté avec satisfaction que la première année d’introduction d’importantes réformes pour moderniser le secteur financier, conformément aux principes de Bâle II et III, s’est bien déroulée. Ces réformes incluent l’augmentation graduelle, sur plusieurs années, du capital minimum requis pour les établissements bancaires, l’introduction d’un nouveau plan comptable, le renforcement de la supervision consolidée des groupes bancaires, la mise en place d’un cadre de résolution bancaire renforcé ainsi que d’un fonds de garantie des dépôts et de résolution.
La mise en œuvre effective de ces importantes réformes devrait rendre le système financier plus stable et plus résilient face aux chocs et lui donner plus d’espace pour financer le développement des économies de l’UEMOA.
Même si les perspectives restent favorables, Mme Céline Allard reconnait tout de même que des risques baissiers subsistent.