Dans sa dernière Notre sur la conjoncture économique de la période d’Avril 2023, la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest) indique des perspectives encourageantes pour les pays exportateurs de matières premières.
Selon ladite note, les cours des matières premières exportées par les pays de l’Union ont progressé en mars 2023, en ligne avec la baisse de l’offre. Par contre, les prix des produits alimentaires importés ont fléchi. Les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’UEMOA enregistrent une hausse, en glissement mensuel, de 0,6% en mars 2023, après une baisse de 0,7% le mois précédent. Ce renchérissement s’explique essentiellement par l’accroissement des cours des produits alimentaires (huile de palme : +4,4%, cacao : +3,2% et café : +2,8%), du phosphate (+7,0%), du zinc (+3,1%) et de l’or (+3,1%). En revanche, un repli des cours a été enregistré au niveau des prix des produits énergétiques, notamment le gaz naturel (-8,7%) et le pétrole (-4,7%). Par ailleurs, une baisse des cours est relevée sur les autres produits non énergétiques (noix de cajou : -4,0%, coton : -3,6% et caoutchouc : -2,2%) et sur l’uranium (-1,4%). Les cours de l’huile de palme ont augmenté en lien avec la baisse de 21% des stocks de la Malaisie par rapport au mois précédent pour atteindre 1,7 million de tonnes. En outre, il existe des problèmes d’approvisionnement pour l’avenir, en raison des fortes pluies, des inondations et du vieillissement des plantations qui devraient limiter la production de la Malaisie à moins de 3% cette année. Les prix du cacao se sont renforcés principalement à cause de la réduction des approvisionnements en provenance de la Côte d’Ivoire et des attentes d’un déficit de l’offre mondiale. Les inquiétudes persistantes concernant l’offre et la prévision par l’Organisation internationale du café (OIC) d’un déficit du marché mondial en 2022/2023 pour une deuxième année consécutive, en raison des problèmes de récolte d’arabica chez les principaux producteurs d’Amérique latine, ont porté les cours du café. Les prix des produits phosphatés restent orientés à la hausse, en raison d’une demande ferme de l’Inde, le plus grand importateur mondial d’engrais. Les cours du Zinc sont portés par le repli des stocks, conséquences des fermetures de certaines fonderies européennes l’année dernière en raison de la flambée des prix de l’électricité. Les inquiétudes concernant une crise bancaire plus large ont entraîné l’augmentation de la demande d’actifs plus sûrs tels que l’or. Par contre, les cours du gaz naturel se sont repliés, sous la pression d’une demande inférieure à la moyenne, en raison de la douceur de l’hiver et de stocks abondants. Les inquiétudes concernant de nouvelles hausses des taux d’intérêt qui pourraient nuire à la demande d’énergie, ainsi que la contraction des marchés financiers consécutive à plusieurs faillites bancaires ont impactés les prix du pétrole. L’augmentation de la production qui devrait atteindre 115,1 millions de balles par rapport au mois précédent, attribuée à une production plus élevée en Chine, en Australie et en Ouzbékistan, combinée à la baisse de la consommation, en raison de la baisse de la demande des principaux producteurs de vêtements, ont tiré les ours du coton à la baisse. La baisse des prix du caoutchouc est notamment due aux inquiétudes entourant la crise bancaire, ainsi qu’à l’augmentation de la production mondiale de caoutchouc naturel et à la hausse des tarifs d’importation au Brésil. Par rapport à mars 2022, les prix des principaux produits exportés par les pays de l’Uemoa ont baissé de 13,2%, après une diminution de 7,8% le mois précédent. La baisse des cours concerne les produits énergétiques (gaz naturel : -50,1% et pétrole : -34,8%) et les produits non énergétiques, notamment les produits alimentaires (-1,6%) dont l’huile de palme (-42,3%), le coton (-33,7%), le caoutchouc (-29,4%) et la noix de cajou (-22,5%). Les prix des principaux produits alimentaires importés dans l’Uemoa ont, en variation mensuelle, enregistré une baisse de 3,6% en mars 2023, après un repli de 1,5% un mois auparavant. La baisse concerne les cours du blé (-8,5%), de l’huile de soja (-6,8%), du riz (-2,3%) et du sucre (-2,1%). La hausse de l’offre (excellente récolte en Russie, premier exportateur mondial) et les prévisions de récoltes record en Australie et en Inde, grâce à des conditions météorologiques favorables, ont impacté à la baisse les cours du blé. Le recul des cours de l’huile de soja s’explique par une atonie de la demande à l’importation, ainsi que par l’amélioration récente des conditions météorologiques en Argentine, qui ont eu pour effet de renforcer les perspectives de production. L’augmentation des approvisionnements de 7,0 millions de tonnes pour atteindre 693,3 millions de tonnes, principalement en raison de la production indienne et thaïlandaise, alors que la demande reste faible, a impacté les prix du riz. Le repli des cours internationaux du sucre s’explique par la bonne avancée des récoltes en Thaïlande et par des conditions météorologiques propices au développement des cultures de canne à sucre dans les grandes régions productrices du Brésil. Par rapport à la même période de l’année 2022, les prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’Uemoa ont reculé de 8,8% en mars 2023, après un accroissement de 6,2% le mois précédent. Cette tendance baissière a été imprimée par le repli des cours du blé (-38,7%) et de l’huile de soja (-24,9%). En revanche, les prix du sucre (+9,7%) et du riz (+7,7%) ont renchéri. Exprimés en franc CFA, les prix des produits alimentaires importés par les pays de l’Uemoa ont fléchi de 8,5%, suite à la baisse des prix des huiles (-42,2%) et du blé (-36,9%). La hausse des cours du sucre (+12,9%) et du riz (+10,9%) ont atténué la tendance.
Source : Bceao