Les marchés des matières premières annoncent des perspectives encourageantes pour le monde des caféiculteurs, cacaoculteurs, des producteurs du latex et du coton, à l’exception du secteur des oléagineux (huile d’arachide et huile de palmiste et huile de palme) ainsi que celui de la noix de cajou. L’information émane de la dernière note de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), sur la Conjoncture économique dans les pays de l’Uemoa, parue le 13 mars 2023. Si cette tendance haussière des matières premières se poursuit dans le temps, ce se sera une bonne opération pour les pays comme la Côte d’Ivoire dont l’essentiel de l’économie repose sur l’agriculture ou les mines.
Les cours des matières premières exportées par les pays de l’Union ont renchéri en janvier 2023, en ligne avec l’augmentation de la demande chinoise après l’ouverture du pays. De même, les prix des produits alimentaires importés se sont accrus. Les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’Uemoa enregistrent une hausse, en glissement mensuel, de 1,7% en janvier 2023, après une baisse de 0,1% en décembre 2022. Ce renchérissement s’explique essentiellement par la hausse des cours des produits non énergétiques, notamment les produits alimentaires (café : +7,2%, cacao : +3,2%, coton : +2,0% et caoutchouc : +1,2%), les métaux précieux (or : +5,4%), les minéraux (zinc : +5,6% et uranium : +2,3%) et le pétrole (+3,2%). En revanche, une baisse des cours a été enregistrée au niveau des prix du gaz naturel (-33,8%), des huiles (huile d’arachide : -5,6%, huile de palmiste : -3,9% et huile de palme : -0,1%) et de la noix de cajou (-0,6%). Les cours du phosphate sont restés inchangés.
La hausse des cours du cacao est notamment en lien avec l’augmentation du broyage des fèves brutes en Côte d’Ivoire et aux perspectives baissières de la production, les récoltes intermédiaires étant affectées par les conditions climatiques défavorables (sécheresse). Le prix du caoutchouc poursuit son rebond, avec les perspectives d’une reprise économique chez le principal acheteur, la Chine. La performance de l’or s’explique par des anticipations de ralentissement de la baisse des taux des banques centrales, ce qui est favorable au métal précieux. Les métaux industriels, en particulier le zinc, continuent de bénéficier des anticipations de rebond économique en Chine et du ralentissement des resserrements monétaires, notamment du côté de la Réserve Fédérale américaine. Les stocks de certains métaux au niveau de la bourse des métaux à Londres sont à des niveaux particulièrement faibles, la hausse des coûts de l’énergie ayant freiné l’activité de certains producteurs. La demande croissante de l’uranium, pour pallier l’absence du gaz russe en Europe, a contribué à la hausse des cours de ce minerai.
Quant au pétrole, la hausse de ses cours est liée au regain de la demande américaine et chinoise. Par contre, les cours du gaz naturel ont baissé, avec les nombreux appels à la sobriété, les températures douces et la disponibilité de stocks au niveau des pays consommateurs. Le recul des huiles de palme et de palmiste est alimenté par l’appréciation du ringgit vis-à-vis du dollar, la faiblesse des autres huiles, dont le soja, et l’atonie de la demande. Par rapport à janvier 2022, les prix des principaux produits exportés par les pays de l’Uemoa ont baissé de 3,7%, après une diminution de 5,0% le mois précédent. La baisse des cours concerne les produits énergétiques (gaz naturel : -14,0% et pétrole : -3,7%) et les produits non énergétiques, notamment les produits alimentaires (-3,8%), le coton (-27,2%) et le caoutchouc (-26,8%).
Quant aux prix des principaux produits alimentaires importés dans l’Uemoa, ils ont, en variation mensuelle, connu une hausse de 1,3% en janvier 2023, après une baisse de 4,6% un mois auparavant. Le regain concerne les cours du riz (+3,6%) et du sucre (+0,3%). En revanche, l’huile de soja (-3,5%) et le blé (-1,3%) se sont repliés. Les prix internationaux du riz ont augmenté du fait d’un resserrement des disponibilités, d’une forte demande locale dans certains pays exportateurs asiatiques et de fluctuations des taux de change. La hausse des prix du sucre est notamment liée à la restriction de l’offre en provenance de l’Inde, qui interdit l’exportation du sucre, en raison de la baisse de sa production. Par contre, les cours mondiaux de l’huile de soja ont subi un léger recul, sous l’effet d’une atonie de la demande à l’importation, due à un manque de compétitivité des prix par rapport à ceux d’autres huiles végétales, ainsi qu’à l’amélioration récente des conditions météorologiques en Argentine (renforcement attendu de la production).
Les prix internationaux du blé ont reculé, en raison de la hausse des disponibilités mondiales, due à une production plus importante que prévu en Australie et en Russie. Par rapport à la même période de l’année 2022, les prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’Uemoa ont augmenté de 12,6% en janvier 2023, après un accroissement de 14,8% le mois précédent. Cette tendance haussière a été imprimée par le renchérissement du riz (+22,6%), de l’huile de soja (+3,5%) et du sucre (+1,3%). En revanche, les cours du blé (-3,1%) ont baissé. Exprimés en franc CFA, les prix des produits alimentaires importés par les pays de l’Uemoa se sont accrus de 15,3%, tirés par les accroissements des prix du riz (+28,8%), du sucre (+13,6%) et du blé (+1,8%). La baisse de 24,5% des cours des huiles a amoindri cette tendance.
Source : Bceao