Les cours des matières premières exportées par les pays de l’Union se sont repliés, sous l’effet des inquiétudes touchant la demande mondiale. De même, les cours des produits alimentaires importés, impactés par les perspectives d’un accroissement des approvisionnements, se sont inscrits en baisse.
Les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’UEMOA enregistrent pour le troisième mois consécutif une baisse, en variation mensuelle, de 7,7% en juillet 2022, en lien avec les incertitudes touchant la demande mondiale. Les baisses des prix concernent les produits non énergétiques (-8,8% en juillet contre -2,8% en juin 2022). Le repli des cours des produits agricoles touche notamment l’huile de palme (-23,1%), le coton (-21,7%), l’huile de palmiste (-18,4%), le café (-5,2%), la noix de cajou (-3,5%), le cacao (-3,5%) et le caoutchouc (-0,3%). Les matières minérales comme l’uranium (-41,2%), le zinc (-14,4%) et l’or (-5,4%) ont connu un repli de leur cours par rapport au mois précédent. En ce qui concerne les produits énergétiques, ils ont, après une progression de 5,7% au mois de juin 2022, connu une baisse de 4,4% en juillet 2022 (pétrole : -10,2%). Par contre, les cours du gaz naturel ont progressé (+21,3%), après une hausse de 4,9% en juin 2022. Les prix mondiaux de l’huile de palme et de palmiste ont fléchi, sous l’effet de la hausse saisonnière de la production dans les principaux pays producteurs et de l’accroissement des disponibilités prévues en Indonésie. Le repli des cours du coton s’explique par les craintes sur les perspectives de l’économie mondiale, avec comme corollaire la diminution de la demande. Le marché du café subit les effets de la dépréciation du real brésilien, à son plus bas niveau face au dollar depuis le mois de janvier 2022. Un real faible implique davantage de café sur le marché, ce qui tire les cours mondiaux à la baisse. La baisse des prix de la noix de cajou s’explique par l’effet combiné d’une consommation occidentale plus faible, et de stocks importants, les importateurs étant beaucoup moins actifs. Les cours du cacao ont baissé, en raison des craintes de récession mondiale qui érodent la demande. La perspective d’une importante production en Côte d’Ivoire a accentué la tendance. Les inquiétudes croissantes sur une probable récession mondiale pèsent sur les cours du caoutchouc. De plus, le premier acheteur mondial, la Chine, peine à se sortir de la phase de ralentissement, en lien avec les multiples mesures de confinement décidées dans le cadre de la politique “zéro-Covid-19”, ce qui fait peser un doute sur la reprise de la demande et accentue le recul des cours du caoutchouc. Les craintes d’un ralentissement économique, l’attente de permis par de nombreuses sociétés d’exploitation minière et l’affaiblissement du sentiment des investisseurs à l’égard des sociétés énergétiques ont alimenté la baisse des cours de l’uranium. Les cours du zinc sont impactés par une production excédentaire dans un contexte de crainte de récession, défavorable à la demande en métaux industriels. Le cours de l’or est pénalisé par le recul des perspectives d’inflation, avec le repli des cours de pétrole et d’autres matières premières comme les métaux industriels et les produits agricoles. Les cours du pétrole se sont ressentis des risques de récession et des indicateurs décevants aux États-Unis, dans un contexte de hausse des taux d’intérêt par les banques centrales. En revanche, la hausse des prix du gaz naturel s’explique par la réduction de l’approvisionnement en gaz russe sur le marché européen.
Source : Bceao