Au cours du mois de mars 2020, plusieurs Banques Centrales ont baissé leurs taux directeurs en réponse à la crise du COVID-19. En particulier, la Réserve Fédérale a réduit son taux de 150 points de base pour le ramener à 0,25%. La Banque Centrale d’Angleterre a décidé d’une baisse de 65 points de base à 0,1%, afin de soutenir l’économie face aux conséquences du COVID-19. Quant à la Banque Centrale Chinoise, elle a réduit de 20 points de base à 2,2% son taux de référence. En ce qui concerne la Banque Centrale européenne, il convient de souligner que ses taux étaient déjà nuls à l’avènement du COVID-19. Les actions entreprises face à cette crise ont consisté notamment à la mise en place d’un programme massif de rachat d’actifs. La crise du COVID-19 a également affecté négativement le cours des indices boursiers internationaux.
En effet, comparés à la même période de l’année précédente, il est noté une baisse des cours des indices boursiers pendant le mois de mars 2020. La plus forte baisse, en glissement annuel, a été enregistrée par l’indice du FOOTSIE 100 (-23,0%), suivi de celui du CAC 40 (-17,8%) et d’EuroStoxx 50 (-16,9%). Sur le marché des changes, le Japon (-5,4%) et les États Unis (-2,1%) ont enregistré une dépréciation, en rythme annuel, de leurs monnaies. Par contre, la livre Sterling (+4,2%) et le yuan (+2,4%) se sont appréciés au cours de la période sous revue. Sur le marché monétaire régional, le montant moyen des soumissions sur le guichet hebdomadaire des adjudications est ressorti à 5.185,4 milliards en mars 2020, contre 4.893,2 milliards un mois plus tôt, soit une hausse de 6,0%. Le montant moyen retenu au terme des adjudications s’est situé à 3.768 milliards, en hausse de 2,1% par rapport au mois précédent. Le taux moyen pondéré sur le guichet hebdomadaire est ressorti à 2,75% en mars 2020, contre 2,80% en février 2020.
Au niveau du marché interbancaire de l’UEMOA, le volume moyen hebdomadaire des opérations, toutes maturités confondues, s’est inscrit en hausse de 2,5% pour s’établir à 283,0 milliards en mars 2020. Le taux moyen pondéré de ces opérations est ressorti à 4,07%, contre 3,92% le mois précédent.
Au titre du compartiment à une semaine, le volume moyen des opérations s’est fixé 224,0 milliards en mars 2020 après 196,5 milliards un mois plut tôt. Le taux d’intérêt moyen sur ce guichet s’est établi à 3,94% au cours de la période sous revue, contre 3,82% le mois précédent. Les données provisoires issues de l’enquête sur les conditions de banque font ressortir une baisse des taux d’intérêt débiteurs au cours du mois de mars 2020. En effet, hors charges et taxes, le taux moyen calculé à l’échelle de l’Union s’est établi à 6,57% en mars 2020, contre 6,64% en février 2019. Quant au taux moyen de rémunération des dépôts de la clientèle, il est ressorti à 5,64% au cours du mois sous revue, contre 5,31% relevé le mois précédent. L’indicateur du climat des affaires dans l’UEMOA est ressorti à 65,7 en mars 2020, en dessous de sa moyenne de long terme (100), traduisant notamment l’opinion pessimiste des chefs d’entreprise sur l’évolution de la conjoncture économique. Par ailleurs, l’indice de la production industrielle a baissé de 7,2% en glissement annuel au cours du mois de mars 2020 contre une hausse de 3,0% le mois précédent. L’indice du chiffre d’affaires du commerce de détail, s’est inscrit également en baisse de 6,0%, en rythme annuel, au cours du mois sous revue contre une hausse de 3,4% le mois précédent.
Quant à l’indice du chiffre d’affaires dans les services marchands, il a enregistré un accroissement de 4,5%, en glissement annuel, contre 8,1% en février 2020. Sur la base des données officielles, le taux d’inflation est ressorti, en glissement annuel, à 1,3% à fin mars 2020, après une réalisation de 1,5% le mois précédent. La décélération du rythme de progression du niveau général des prix est imprimée notamment par la composante « Transport », dont la contribution à l’inflation totale est ressortie à 0,1 point de pourcentage en mars 2020, contre 0,2 point de pourcentage en février 2020. Cette évolution est notamment liée à la baisse du prix des carburants relevée au Bénin, au Burkina et en Côte d’Ivoire. La composante «Alimentaires» reste la première source de la hausse des prix avec une contribution à hauteur de 0,8 point de pourcentage à l’inflation totale à fin mars 2020. La progression des prix des produits alimentaires est essentiellement observée en Côte d’Ivoire, en Guinée-Bissau et au Sénégal, en rapport avec un renchérissement des produits de la pêche ainsi que de tubercules et plantains, en lien avec l’état d’approvisionnement des marchés. Une augmentation des prix des céréales a également été enregistrée dans les pays sahéliens, notamment au Niger, en rapport avec la baisse de la production.
Source: Bceao