Dans sa dernière note mensuelle de conjoncture économique dans les pays de l’Uemoa, rendue publique le 24 décembre 2021, la Bceao a annoncé des perspectives encourageantes pour l’ensemble des Etats.
Évolution récente
En octobre 2021, l’orientation de l’activité économique mondiale a été affaiblie par la résurgence des contaminations à la Covid-19, notamment en Europe (7.452.223 cas sur les 14.932.934 nouveaux cas recensés par l’OMS dans le monde en octobre 2021). La normalisation progressive des chaînes d’approvisionnement et les mesures budgétaires prises pour soutenir les ménages et les entreprises, ainsi que le maintien par les banques centrales de politiques monétaires accommodantes ont eu un impact positif sur la dynamique économique mondiale. Aux Etats-Unis, le rythme de croissance de l’activité économique a légèrement ralenti en octobre 2021, en lien avec les contraintes du secteur manufacturier. L’activité industrielle a été grevée par des pénuries matérielles, l’expansion des nouvelles commandes ayant modéré la tendance. En outre, la hausse continue des infections au coronavirus a affecté la confiance des ménages. L’indice composite des directeurs d’achat (PMI) a baissé, passant de 60,7 points en septembre 2021 à 59,2 points, ce qui traduit toutefois une expansion économique. Dans la zone euro, le ralentissement de la croissance s’est poursuivi dans le secteur privé. L’indice PMI composite est ressorti à 54,2 points après 56,2 points en septembre 2021. Les problèmes d’approvisionnement ont affecté négativement le secteur manufacturier. L’expansion du secteur des services s’est essoufflée, en liaison avec la résurgence de cas de Covid-19, l’Europe ayant enregistré 49,9% de nouveaux cas mondiaux durant le mois d’octobre 2021. L’économie britannique a, de son côté, continué sur une tendance haussière, à un rythme relativement plus élevé que celui du mois précédent. En effet, l’indice PMI composite est ressorti à 57,8 points en octobre 2021, après 57,1 points en septembre 2021. Cette évolution positive de l’économie britannique a été portée par la bonne tenue des nouvelles commandes et de l’emploi. Les difficultés d’approvisionnement ont toutefois exercé un effet modérateur. Au Japon, l’activité économique a connu une expansion plus forte en octobre 2021, l’indice PMI composite passant à 53,0 points après 51,5 points en septembre 2021. Au niveau des pays émergents, l’activité économique s’est globalement tassée. En Chine, l’activité industrielle s’est contractée de manière plus forte qu’attendu en octobre 2021 pour le deuxième mois consécutif, alors que le coût élevé des matières premières et les coupures d’électricité dans le pays ont continué à maintenir la pression sur les groupes industriels. L’indice PMI manufacturier a reculé à 49,2 points en octobre, après 49,6 points en septembre 2021. En Afrique du Sud, l’activité a connu une baisse de son rythme de progression, avec un indice PMI qui est passé de 54,8 points en septembre à 53,6 points en octobre 2021. En revanche, l’économie brésilienne, malgré les effets de la crise sanitaire, a progressé avec un indice PMI ressortant à 54,9 points en octobre 2021, après 54,6 points en septembre 2021. En Inde, l’activité économique dans le secteur manufacturier s’est améliorée, grâce à de nouvelles commandes. L’indice PMI est passé de 52,8 points en septembre à 52,9 points en octobre 2021. Dans les pays voisins de l’Union, l’activité économique a connu un trend relativement haussier, notamment au Nigeria où l’indice des directeurs d’achat (PMI) de Stanbic IBTC Bank Nigeria est passé de 52,3 points en septembre à 54,1 points en octobre 2021. Au Ghana, en revanche l’indice PMI composite s’est replié en se situant à 51,0 points en octobre 2021, après un niveau de 52,6 points le mois précédent.
Pour leur part, avec la hausse du rythme de contaminations à la Covid-19 imputable au variant delta, les banques centrales à travers le monde ont maintenu l’orientation accommodante de leur politique monétaire pour soutenir les chances d’une reprise économique. Malgré le ralentissement de la reprise économique et la possible dégradation des perspectives de la croissance mondiale, les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’Union enregistrent un accroissement de 3,5%, tout comme en septembre 2021. Les hausses des prix concernent à la fois les produits énergétiques (+13,9% contre 10,1% en septembre) et les produits non énergétiques (+1,3% contre +2,1% en septembre 2021). Quant aux principaux produits alimentaires importés dans l’UEMOA, leurs prix ont augmenté de 2,6% au cours de la période sous revue, après une réalisation de -1,1% un mois auparavant. Sur les marchés financiers mondiaux, les indices boursiers sous régionaux et internationaux ont connu des évolutions contrastées sur la période sous revue. Les investisseurs ont été partagés entre l’optimisme dû à la hausse des bénéfices et les risques de dégradation des perspectives économiques induits par la flambée des contaminations due au variant indien delta et les fortes pressions inflationnistes. Sur la base de l’indicateur calculé par la BCE, la monnaie européenne s’est dépréciée à l’égard des principales monnaies étrangères de 0,8%, après une stagnation le mois précédent. La devise de la zone euro a été affaiblie par les craintes sur les perspectives économiques, du fait de la recrudescence de cas de contaminations à la Covid-19. Dans la sous-région ouest-africaine, le franc CFA s’est déprécié de 1,4% au cours du mois sous revue par rapport aux monnaies des autres pays de l’Afrique de l’Ouest, après une dépréciation de 0,3% en septembre 2021. Dans la zone UEMOA, les indicateurs récents de la conjoncture font ressortir un renforcement de l’activité économique au titre du mois d’octobre 2021. En effet, le taux de croissance des activités industrielles, en glissement annuel, s’est établi à +4,0%, après une réalisation de +1,9% un mois plus tôt. La production des activités des services marchands et les activités commerciales ont connu une croissance de 15,1% et 14,4% respectivement, après des hausses respectives de 16,0% et 13,4% en septembre 2021. L’indice des services financiers a, pour sa part, enregistré une hausse de 7,0% sur la période sous revue, après une progression similaire le mois précédent. Le rythme de progression de l’inflation a ralenti dans les pays de l’Union pour ressortir, en glissement annuel, à 3,8%, contre 4,3% le mois précédent. Cette situation est imputable à une décélération de 0,4 point de pourcentage des prix de la composante «Alimentation» et de 0,1 point de pourcentage pour composante «Logement». Au titre de la situation monétaire et financière de l’UEMOA, en ligne avec la politique monétaire accommodante mise en œuvre par la BCEAO depuis le déclenchement de la crise sanitaire, les taux d’intérêt sur le marché monétaire sont demeurés faibles au cours du mois sous revue. Le taux d’intérêt à une semaine du marché interbancaire est ressorti à 2,26% contre 2,33% un mois plus tôt. En octobre 2020, ce taux se situait à 2,74%. Sur les guichets des appels d’offres de la Banque Centrale, les injections de liquidité se sont poursuivies au taux fixe de 2,0% en vigueur depuis le 24 juin 2020. Ces conditions favorables de mobilisation des ressources continuent d’être diffusées dans l’économie réelle, avec la poursuite de la baisse des taux débiteurs appliqués par les banques aux concours octroyés à leur clientèle (6,21% en octobre 2021 contre 6,23% en septembre 2021).
Le rythme de progression de la masse monétaire a enregistré une légère décélération au mois d’octobre 2021 comparativement au mois précédent. En effet, la masse monétaire a enregistré une progression de 16,7%, en glissement annuel, à fin octobre 2021 contre 17,5% un mois plus tôt. Les réserves officielles de change de la Banque Centrale assurent aux économies de l’Union 5,9 mois d’importations de biens et services et un taux de couverture de l’émission monétaire de 83,3%, contre 81,7% au mois de septembre 2021.
Perspectives
Selon les prévisions effectuées par la BCEAO, sur la base des informations disponibles, le PIB réel de l’UEMOA progresserait, en variation annuelle, de 6,7% au quatrième trimestre 2021, après une hausse de 6,7% le trimestre précédent. Les performances économiques au dernier trimestre de 2021 seraient tirées par la bonne tenue des services et des activités de commerce. Une orientation favorable de l’activité est également attendue dans le secteur agricole. En ce qui concerne le niveau des prix, sur la proche période, les informations disponibles font état de la hausse du taux d’inflation, à 4,3%, en glissement annuel, à fin novembre 2021 et 4,1% à fin décembre 2021, après une réalisation de +3,8% en octobre 2021.
Source : BCEAO