• Voici les raisons et les principaux produits concernés
Les cours des matières premières exportées par les pays de l’Union se sont repliés en octobre 2022, renforçant leur profil baissier. En revanche, les prix des produits alimentaires importés ont augmenté. La baisse des cours des produits de base exportés s’explique par la hausse de l’offre, des achats moins importants que prévu de la Chine, ainsi que des effets de l’affaiblissement de l’euro par rapport au dollar des États-Unis.
Les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’UEMOA enregistrent une baisse de 3,8% en octobre 2022, après un recul de 5,4% en septembre 2022. Les baisses des prix concernent les produits énergétiques (-6,4% en octobre 2022 contre -8,8% en septembre 2022) et non énergétiques (-3,0% en octobre 2022 contre -4,3% en septembre 2022). La baisse des cours est significativement tirée par le repli des cours du gaz (gaz naturel : -26,6%). L’affaiblissement des cours des produits agricoles touche les huiles (huile de palmiste (-17,6%), l’huile de palme (-1,1%), l’huile d’arachide (-0,7%)), le coton (-17,6%), le café (-8,2%), la noix de cajou (-3,7%) et le caoutchouc (-2,5%). Les baisses concernent également des produits comme le phosphate (-4,7%) et l’or (-1,1%). En revanche, une hausse des cours a été enregistrée au niveau de produits comme le zinc (+3,8%), le pétrole (+2,0%), le cacao (+1,2%) et l’uranium (+0,9%).
La baisse des cours du gaz est due aux stockages importants de gaz en Europe et aux températures modérées. Le repli des cours des huiles de palme et de palmiste s’explique par l’abondance de l’offre en Asie du Sud-Est. Les prix du coton ont été impactés par l’affaiblissement de la demande. Le spectre de la récession a induit l’effondrement de la demande des filatures de coton. Le Pakistan, la Turquie et le Bangladesh font face à la baisse de commandes des grandes marques de textile. Le raffermissement du dollar et l’amélioration des perspectives de récoltes dans le principal producteur brésilien après l’annonce de pluies abondantes, qui pourraient favoriser la floraison du café, ont pesé sur les cours de ce produit. Par ailleurs, les inquiétudes concernant la demande de café en Europe, la plus grande région consommatrice du monde, en raison des difficultés économiques persistantes, ont maintenu la tendance baissière. Les prix du caoutchouc ont baissé, en raison de la politique chinoise zéro-Covid-19, qui pèse sur la demande de ce produit, parallèlement aux craintes d’une récession mondiale. Les cours de l’or sont impactés par les anticipations d’un resserrement supplémentaire de la Réserve fédérale américaine (FED) pour faire baisser l’inflation, la hausse des taux d’intérêt américains poussant les investisseurs à se réfugier dans le dollar. Par contre, pendant que l’offre de zinc est en baisse, le niveau de la demande, notamment celle du secteur automobile, est toujours élevé. Selon le Président de l’International Zinc Association, la situation actuelle de l’offre et de la demande de ce métal, utilisé pour recouvrir et protéger l’acier, ne devrait pas changer à court terme, et les prix devraient rester dans une fourchette de 3.100 à 3.300 dollars la tonne, au moins jusqu’en décembre 2022. Les cours du pétrole se sont inscrits en hausse, dans un contexte où le marché est de plus en plus tendu, avec des stocks de carburant au plus bas à l’approche de l’hiver et des sanctions européennes sur le brut russe, à compter de décembre 2022. Les prix du brut ont également été soutenus par d’importants achats de pétrole brut par les raffineurs chinois, ce qui a été perçu comme un signe d’accélération de la demande. Les cours de la fève de cacao rebondissent sur fond de guerre frontale entre les pays producteurs d’Afrique de l’Ouest et les grands industriels et multinationales du cacao et du chocolat.
Sur le marché de Londres, la faiblesse de la livre sterling a encouragé les acheteurs, faisant grimper la tonne de fèves.
Par rapport à octobre 2021, les prix des principaux produits exportés par les pays de l’UEMOA ont baissé de 3,0%, après une réalisation de +4,4% le mois précédent. La baisse des cours concerne les produits non énergétiques (-7,2%), notamment les produits alimentaires (-14,7%), le coton (-24,8%), le caoutchouc (-7,1%) et les métaux précieux (-6,2%).
Les prix des principaux produits alimentaires importés dans l’UEMOA ont connu un repli de 2,1% en octobre 2022, après une augmentation de 2,2% un mois auparavant. Les baisses concernent les cours du riz (-4,8%) et du sucre (-1,0%). En revanche, l’huile de soja (+2,4%) et le blé (+1,9%) se sont renchéris. La baisse des prix du riz est imputable aux attentes d’une offre plus élevée et d’un repli de la demande, dans un contexte de ralentissement de la croissance économique mondiale. Les perspectives positives en matière d’offre mondiale pour la campagne 2022-2023, qui ont encore été renforcées par l’amélioration des prévisions de production en Inde, ont pesé sur les prix mondiaux du sucre. Toutefois, des craintes quant au fait que des précipitations pourraient ralentir la récolte au Brésil et retarder le début de la campagne en Inde ont limité le fléchissement des prix de ce produit. Par contre, les prix mondiaux du blé ont progressé, principalement du fait des incertitudes qui perdurent au sujet de l’initiative céréalière de la mer Noire. Le resserrement des disponibilités aux États-Unis, à la suite de la révision à la baisse de la production, a également contribué à l’accroissement des prix de ce produit.
Par rapport à la même période de l’année 2021, les prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA ont augmenté de 16,2% en octobre 2022, après un accroissement de 21,8% le mois précédent. Cette tendance haussière a été imprimée par le renchérissement du riz (+21,8%), du blé (+16,7%) et de l’huile de soja (+14,5%). En revanche, les cours du sucre (-9,3%) ont baissé. Exprimés en franc CFA, les prix des produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA se sont accrus de 33,7%, tirés par les accroissements des prix du riz (+43,8%), du blé (+43,7%) et du sucre (+9,7%). La baisse de 6,5% des cours des huiles a amoindri cette tendance.
Source : Bceao