Dans sa publication périodique du 17 janvier 2020, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), a fait l’état de la situation de la microfinance dans l’espace Uemoa. De cette publication, il ressort que des efforts importants ont été faits. Ci-dessous, l’intégralité de la publication.
Le nombre des Systèmes financiers décentralisés (SFD) dans l’UMOA est de 511 unités à fin septembre 2019. En outre, 15.205.091 de personnes ont bénéficié des services financiers fournis par les institutions de microfinance sur la période sous revue, à travers 4.869 points de service répartis dans les États membres de l’Union.
L’examen des indicateurs d’intermédiation des SFD de l’Union fait ressortir une évolution relativement favorable à l’inclusion financière, avec un taux brut de dégradation du portefeuille qui s’est légèrement inscrit en baisse, ressortant à 7,6% contre 8,9% à fin septembre 2018, pour une norme généralement admise de 3% dans le secteur.
Sur la période sous revue, le montant des dépôts collectés s’est établi à 1.454,1 milliards de FCFA contre 1.335,5 milliards de FCFA une année plus tôt, soit une augmentation de 8,9%. Cette progression est enregistrée au Mali (+17,9%), au Togo (+11,4%), au Bénin (+9,8%), en Côte d’Ivoire (+8,8%), au Sénégal (+7,5%) et au Burkina (+6,1%).
Toutefois, une baisse a été observée en Guinée-Bissau (-23,1%) et au Niger (-0,9%). Les dépôts à vue demeurent prépondérants avec une part de 59,2%. Les dépôts à terme et les autres dépôts constituent chacun 20,4%. En outre, l’épargne auprès des SFD a été constituée à hauteur de 50,2% par les hommes, 29,9% par les femmes et 19,9% par les groupements.
Le montant moyen de l’épargne par client s’est fixé à 95.193 FCFA à fin septembre 2019 contre 87.118 FCFA au titre du troisième trimestre de l’année 2018.
Pour l’ensemble des SFD de l’UMOA, l’épargne recueillie représente 5,7% de la totalité des dépôts détenus par les établissements de crédit de l’Union.
S’agissant de l’encours des crédits des SFD de l’Union, il s’est accru de 12,1% par rapport à son niveau à fin septembre 2018, pour ressortir à 1.498,9 milliards de FCFA. Cette hausse a été notée au Mali (+17,1%), au Burkina (+13,5%), au Sénégal (+13,3%), en Côte d’Ivoire (+12,9%), au Bénin (+8,2%), au Togo (+8,0%) et au Niger (+3,1%).
En revanche, l’encours des financements a diminué de 36,7% en Guinée-Bissau. Une part de 50,5% de l’encours des crédits des institutions de microfinance est constituée de concours à court terme. Les prêts à moyen et long termes représentent respectivement 31,9% et 17,6% sur la période sous revue. La clientèle masculine des SFD a bénéficié de 54,1% des crédits. La clientèle féminine et les groupements bénéficient respectivement de 28,1% et 17,8% des financements. L’encours moyen des prêts par bénéficiaire a augmenté de 12,1%, pour s’établir à 97.774 FCFA à fin septembre 2019 contre 87.236 FCFA une année auparavant.
Pour l’ensemble du secteur, l’encours des crédits représente 6,9% des créances consenties par les établissements de crédit de l’Union.
Quant aux SFD en difficulté, quinze institutions de microfinance étaient sous administration provisoire à fin septembre 2019, à savoir six au Bénin, deux au Burkina, deux au Niger, deux au Togo, une en Côte d’Ivoire, une au Mali et une au Sénégal.
Source: BCEAO