Une fois encore les économies mondiales sont confrontées à la pandémie du virus Coronavirus ou COVID-19 dont la progression rapide inquiète, au plus haut sommet tous les décideurs du monde de l’économie.
Un peu partout, dans le monde, pour contrer l’avancée et la propagation du virus Coronavirus, des mesures drastiques sont prises. Lesquelles mesures ne sont sans conséquences pour les économies. Selon l’OCDE, la pandémie du COVID-19 aboutirait à une contraction de grande ampleur de la production chinoise. Ainsi, la croissance de la Chine passerait en dessous de la barre de 5 % en 2020 contre 6,1% en 2019, avant de se hisser à plus de 6 % en 2021; lorsque la production renouera progressivement avec les niveaux attendus avant l’arrivée de l’épidémie. En raison de la forte intégration de la Chine dans l’activité mondiale, une contraction de son économie impacterait négativement la croissance mondiale, en raison de la rupture directe des chaînes d’approvisionnement du monde à partir de la Chine, du fléchissement de la demande finale de biens et de services par la Chine, ainsi que du repli des flux touristiques. Selon une étude publiée le 11 février 2020 par l’institut Oxford Economics, les revenus du tourisme mondial devrait baisser d’au moins 22 milliards de dollars, suivant le scénario le plus optimiste en prenant comme hypothèse une baisse de 7 % des voyages effectués à l’étranger par des Chinois. Le manque à gagner pourrait atteindre 49 milliards de dollars (44,6 milliards d’euros) si la crise durait aussi longtemps que celle du SRAS5 de 2003 et à 73 milliards de dollars (66,5 milliards d’euros) si elle se prolongeait davantage.
Selon les Nations Unis, la Chine est aujourd’hui la première puissance industrielle mondiale et les fermetures d’usines dans le pays entraînent déjà des problèmes d’approvisionnement pour de nombreuses entreprises à travers le monde. Au niveau mondial, sous l’hypothèse que le pic épidémique serait atteint en Chine au premier trimestre 2020 et que dans les autres pays, elle se révélera plus modérée et circonscrite, la croissance mondiale, selon l’OCDE, ralentirait à 2,4 % en 2020 contre 2,9 % en 2019. Cette évolution laisse apparaitre une situation contrastée à travers les régions. En effet, les effets de l’épidémie de coronavirus devraient être limités, aux États-Unis et au Canada, même si la perte de confiance, les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et le fléchissement de la demande extérieure modéreront les perspectives de croissance. Les taux de croissance devraient passer de 2,3 % en 2019 à 1,9 %, en 2020 pour les USA, et de 1,5 % à 1,3 % pour le Canada.
Dans la zone euro, la croissance devrait avoisiner 1 % par an en moyenne sur 2020-21 contre 1,2 % en 2019. Le recul étant amplifié par les situations de confinement imposées dans certains États européens, notamment en Italie. Au Royaume-Uni, le taux de croissance du PIB se fixerait à 0,8 % en 2020 contre 1,3 % en 2019. Dans les économies émergentes, une reprise graduelle, mais modeste, est attendue pour 2020-21, cependant l’ampleur de cette reprise est incertaine, au regard de l’épidémie du Coronavirus (COVID-19). Selon l’OCDE, une réorientation à la hausse supposerait au préalable un impact positif des réformes menées, une politique monétaire d’accompagnement en Inde et au Brésil, des mesures bien ciblées au Mexique et en Turquie pour stimuler une croissance durable, et une reprise progressive de l’activité des pays exportateurs de matières premières exposés au ralentissement probable de l’économie chinoise. Ainsi, au Mexique la croissance devrait se tenir à 0,7 % en 2020 contre 0,7 % en 2019 et en Turquie, la croissance du PIB se fixerait à 2,7% en 2020 contre 0,9 % en 2019.