Endettement. Un mal nécessaire pour les États? Une question qui préoccupe les grands dirigeants du monde, y compris les Institutions internationales de financement et d’accompagnement des politiques économiques et de développement dont le Fonds monétaire international. Si de l’avis de nombreux experts en financement, l’endettement n’est pas forcément néfaste. En ce sens qu’il peut permettre de débloquer des fonds indispensables pour investir dans les infrastructures, la santé, l’éducation et d’autres services publics. Mais il n’est pas exclu que des problèmes puissent subsister à long terme, surtout, lorsque la dette est déjà élevée et que les ressources provenant de nouveaux emprunts ne sont pas employées à bon escient (notamment à cause de la corruption et de la faiblesse des institutions) ou lorsqu’un pays est touché par une catastrophe naturelle ou un choc économique, tel qu’une inversion brutale des flux de capitaux, qui compromettent sa capacité à rembourser la dette. Certains pays émergents se trouvent actuellement dans cette situation.
Toutefois, ce sont généralement les pays à faible revenu qui connaissent les problèmes d’endettement les plus graves et qui sont souvent les moins bien armés pour les résoudre, indiquent Martin Mühleisen et Mark Flanagan, tous deux, respectivement directeur du département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation du FMI et directeur adjoint du département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation du FMI. Ces deux experts qui se soucient également de la situation du continent africain, reconnaissent que bon nombre de ces pays ont fortement besoin de dégager des ressources supplémentaires pour se développer et s’en remettent de plus en plus à des émissions obligataires souveraines, à des prêts consentis par de nouveaux créanciers officiels et à des créanciers bancaires étrangers pour obtenir des financements extérieurs. Les obligations souveraines et les prêts aux conditions du marché se caractérisent souvent par des taux d’intérêt plus élevés et des échéances plus courtes, ce qui accroît le coût du service de la dette et en complique la gestion. Pour éviter un endettement trop élevé, ce qui pourrait impacter le développement de ces États encore fragiles, ces deux experts préconisent trois mesures que devra observer chacun des gouvernants.
Premièrement, Ils conseillent aux États de redoubler d’efforts pour garantir la viabilité financière des emprunts souverains. Les emprunteurs devraient établir soigneusement leurs plans de dépenses et de déficit budgétaires, afin que la dette publique conserve une trajectoire soutenable. Ils devraient aussi examiner de près les rendements potentiels de leurs projets et leur capacité à rembourser au moyen d’une augmentation des recettes fiscales avant de consentir un nouvel emprunt.
Deuxièmement, ils préconisent que tous les pays acceptent de rendre compte de leur dette publique de manière exhaustive et transparente. De leur avis, il reste encore beaucoup à faire pour renforcer les institutions qui enregistrent la dette, la surveillent et la déclarent dans de nombreux pays en développement. Parmi les pays à faible revenu, par exemple, un tiers ne fait pas état des garanties accordées par le secteur public et moins d’un sur dix divulgue la dette des entreprises publiques. Les créanciers peuvent davantage rendre publiques toutes les modalités des prêts qu’ils octroient…
Troisièmement, il faut promouvoir la collaboration entre les créanciers officiels afin de traiter les cas de restructuration de la dette qui font intervenir des prêteurs non traditionnels. Compte tenu de la dette élevée qui est détenue par de nouveaux créanciers, il convient de réfléchir à la manière de rendre efficace la coordination entre les créanciers officiels, si souvent indispensable à la résolution des crises de la dette.