À l’occasion d’un petit déjeuner de presse, organisé ce jeudi 14 janvier 2021, à l’Hôtel du Golf, Ouattara Sié Abou, Directeur général des Impôts, assisté de ses proches collaborateurs, a fait une présentation de l’annexe fiscale pour la gestion budgétaire 2021 ainsi que les réformes qui s’y trouvent.
Composée de 33 articles, l’annexe fiscale pour la gestion budgétaire 2021 est repartie en trois grandes parties. La première porte sur les mesures relatives au renforcement de la mobilisation des recettes fiscales ; la deuxième concerne les mesures de soutien à l’économie et quant à la troisième, elle a trait aux mesures techniques et de rationalisation du dispositif.
Justifiant toutes ces mesures, Ouattara Sié Abou s’est appuyé sur le fait que l’année 2020 n’a pas été une ‘‘année normale’’ pour l’économie, en raison de l’apparition de la pandémie du covid-19 dont les conséquences ont été ressenties dans tous les secteurs d’activités, contraignant ainsi l’appareil économie à passer d’une croissance de 1,8% contre une projection de 7% à fin 2020. A suivre de près la présentation du premier responsable des impôts en Côte d’Ivoire, l’annexe fiscale 2021 vient ainsi pour inverser la décélération. Cela passe par l’amélioration significativement du taux de pression fiscale, tout en veillant à sa meilleure répartition ; et à la contribution de la transformation structurelle de l’économie.
Passant au peigne fin certaines inquiétudes soulevées par des contribuables, notamment l’imposition du droit d’assise sur les produits de beauté, le relèvement du droit d’assise sur le tabac, la boisson alcoolisée, le riz de luxe, la viande importée, l’application du taux de 9% sur le lait infantile…, Ouattara Sié Abou a fait savoir que ces mesures s’imposaient à la Côte d’Ivoire, en conformité avec des traités et conventions signés dans le cadre des directives de l’Uemoa et de la Cedeao dont est partie prenante le pays. Ne le faisant pas, poursuit le Dg des Impôts, ‘‘notre pays s’exposerait à des sanctions’’.
Ouattara Sié Abou est convaincu que, dans un contexte de marché mondialisé, une administration fiscale qui n’est pas ouverte à l’extérieur ne peut prospérer. Ce qui justifie le choix de la Côte d’Ivoire, à travers son administration fiscale, de s’aligner sur les textes communautaires, mais avec beaucoup de prudence. Car, l’État est aussi soucieux que trop d’impôt tue l’impôt.
Conscient de tous ces paramètres, Ouattara Sié Abou se montre rassurant, quant à l’ouverture de l’administration fiscale au secteur privé. Aux acteurs dudit secteur, il a tenu un langage franc. «Nous privilégions la sensibilisation et la communication avant toute sanction’’, a souligné M. Ouattara Sié Abou. Pour qui, ‘‘un impôt bien compris, se paie plus facilement qu’un impôt mal compris par le contribuable’’.
En clair, rien perdu d’avance pour les contribuables, vu que des concertations sont toujours en cours avec celui-ci, dans l’espoir d’aboutir à des compromis.
À titre de rappel, la Dgi a réalisé à fin 2020, un objectif économique de 2346 milliards Fcfa (Ndlr : chiffres en attente d’être consolidé) pour une prévision de 2296 milliards Fcfa, soit un taux de réalisation de 102% pour un excédent de 50,6%. Pour 2021, selon toujours le Dg, l’objectif économique assigné à ses services est fixé à 2738,9 milliards Fcfa.